Le 26 octobre 1945, quatre "zazous" : A. BOUTAUD, Louis DANGON, Slavic PALEY, et RAUDE, s'installent dans une ancienne usine désaffectée à Accolay dans l'Yonne en Bourgogne. Ils sortent du lycée professionnel de Mâcon où ils ont eu, entre autres, le céramiste Alexandre Kostanda pour professeur. Ils fabriquent des accessoires en céramique, broches, bijoux, mais c'est surtout les boutons qui, en 1946, leur apportent leur premier succès avec une commande de 300 boutons pour la collection New Look de Christian DIOR. La petite entreprise s'agrandit, ou plus exactement la communauté, réunissant pas moins de 80 personnes qui partagent travail, religion et idéologie.
Fin 1947, un premier tourneur professionnel du nom de Baranchant est engagé pour débuter une production de céramique utilitaire : la mode des boutons en céramique est sur le déclin. La première vente à la foire St Martin à Auxerre en 1948 est un succès, et en 1949 des petites séries monochromes apparaissent alors que l'idée de communauté disparaît. En 1952, date de l'arrivée du peintre canadien Rafael Giaroussu, la production est alors très importante, alliant innovations techniques et inspirations diverses, puisant dans tout événement politique, culturel et sociologique, sans cependant négliger l'humour et la fantaisie.
La production d'Accolay se vend sur les bords de la RN6 et RN7 (routes nationales), parmi d'autres potiers, et ce sont de phénoménales quantités d'objets en céramique qui sont proposées, incluant le meilleur comme le pire. Cependant, mai 68 arrive et la société change. Accolay, tout comme Vallauris, a bien du mal à suivre et c'est le déclin. La production d'Accolay essaie de s'adapter. Peu à peu la résine cepamine et le métal remplacent la céramique, puis c'est le décès de Boutaud dans les années 80, et finalement la fin de l'aventure en 1983.